06/07/2011
Inde

La Banque mondiale soutient un projet d'assainissement du Gange

Le gouvernement indien et la Banque mondiale ont signé un accord pour la
réalisation d’un projet de nettoyage du Gange portant sur un prêt et un
crédit de l’ordre d’un milliard de dollars. L’objectif est ambitieux :
faire en sorte qu’en 2020 aucune des eaux usées des municipalités et des
industries riveraines ne soit déversée dans le fleuve sans avoir été
préalablement traitée.

On estime aujourd’hui qu’environ 400 millions de personnes, soit un
tiers des habitants de l’Inde, vivent à proximité du Gange, long de
quelque 2 700 kilomètres et dont le bassin versant approche le million
de kilomètres carrés. Ce fleuve occupe une place toute particulière dans
la vie du pays, d’abord sur le plan économique en raison de ses
installations hydrauliques alimentant un vaste réseau d’irrigation, mais
aussi sur le plan culturel puisque les Hindous le considèrent comme un
cours d’eau sacré, un moyen de purification rituelle pour quiconque s’y
baigne et le lieu qui recueille les cendres des morts.

Mais le Gange est aussi l’un des fleuves les plus pollués du monde de
par le déversement de quantités inimaginables d’eaux usées non traitées
d’origine urbaine, industrielle et agricole, sans parler des déchets en
tous genres qu’on y jette comme dans un immense égout. La dernière
grande tentative de lutte contre cette pollution remonte au milieu des
années 1980, lorsque le fleuve fut proclamé héritage national et que
l’Inde décida de créer une Autorité centrale du Gange. Mais cette
initiative n’a pas obtenu les résultats escomptés. Un tiers seulement
des eaux usées des villes riveraines transite actuellement par des
stations d’épuration.

Le nouveau projet – National Ganga River Basin Project – dont la
supervision a été confiée à une nouvelle autorité de bassin se veut
ambitieux et prévoit entre autres le développement des infrastructures
de collecte et de traitement des eaux usées, l’amélioration de la
gestion des bassins hydrographiques, le financement des investissements
prioritaires pour la réduction des sources de pollution et des
mécanismes institutionnels pour la gestion de ces investissements à long
terme, la constitution d’un centre du savoir rassemblant les diverses
données sur le fleuve et le renforcement des réglementations légales
pour une meilleure protection des eaux du fleuve.

Pour tenir compte des leçons des projets précédents, plusieurs mesures
concrètes ont été proposées, entre autres celle qui consiste à
construire des usines de traitement des eaux usées selon un modèle
standard, ce qui devrait permettre de garantir de manière durable une
exploitation et un entretien adéquats des installations. Leur contrôle
sera assuré par des organismes d’inspection indépendants.

Le projet sera financé par l’Inde à hauteur d’un milliard et demi de
dollars à charge principalement du gouvernement central, mais aussi des
cinq États concernés (Uttarakhand, Uttar Pradesh, Bihar, Jharkhand et
Bengale occidental). Il sera donc aussi soutenu par la Banque mondiale
qui fournira une assistance financière et technique pour un montant d’un
milliard de dollars.

Press Information Bureau, Government of India – 14-06-2011